Myanmar/Birmanie et Chine

Publié le par Commission Amnesty

La Birmanie est un pays du Sud-Est de l’Asie situé dans la péninsule indochinoise.


Au lendemain de la guerre, la Birmanie proclama son indépendance, le 4 janvier 1948.

Après l’indépendance, l’Union birmane connut une relative prospérité. En 1962, le général Ne Win s'empara du pouvoir à la suite d’un coup d’État et instaura un régime centralisateur. La politique du parti au pouvoir, qui s’était engagé dans la «voie birmane du socialisme», entraîna une catastrophe économique sans précédent et fut accompagnée d'une diminution draconienne des libertés personnelles.

En 1988, un nouveau coup d'État militaire se produisit et la loi martiale fut instaurée à la suite de répressions sanglantes. Dès ce moment, le SLORC (un conseil d’état pour le rétablissement de la loi et de l’ordre) se met en place et rebaptise le pays sous le nom de Myanmar (le «pays merveilleux»).  En 1989, le pays prend le nom d'Union de Myanmar.

Les élections législatives de mai 1990 virent la victoire écrasante du parti d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie, dirigé par Mme Aung San Suu Kyi (fille de Aung San, l’un des héros de l’Indépendance), mais le SLORC contesta la légitimité des élections et poursuivit sa politique de répression et de nettoyage ethnique. Madame Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie et prix Nobel de la Paix 1991, fut assignée à résidence après avoir été emprisonnée, et a été réemprisonnée le 24 septembre 2007. Les militaires du SLORC répriment dans le sang (10 000 morts en 1988, des milliers depuis) les manifestations en faveur de la démocratie.

Les manifestations de septembre 2007 permirent de faire la lumière sur une dictature souvent ignorée car située à un endroit non stratégique et peu dangereuse pour les pays industrialisés. Malheureusement, d'autres actualités remirent bien vite ce sujet dans l'ombre. Voici quelques photos prises par
Thierry Falise :
  


Depuis que les militaires exercent les pleins pouvoirs en Birmanie, la junte muselle les médias, emprisonne les journalistes étrangers et interdit toute forme d'expression dissidente. Amnesty International montre souvent du doigt le Myanmar : violation du droit d'expression, trafic d’héroïne érigé en système politique, tortures en tous genres des personnes incarcérées, souvent sans procès, génocide et nettoyage ethnique.


Pour la presse internationale, la Birmanie est maintenant dirigée par une véritable narcodictature (dictature de la drogue). La plupart des régions de production du pavot sont situées dans des zones contrôlées par l'armée nationale ou par les milices qui ont signé des accords avec Naypyidaw. La Chine est devenue un pays de transit et le gouvernement de Beijing (Pékin) vend régulièrement des armes à la Birmanie. 45 % des revenus du Myanmar sont consacrés à l’armée.

La Chine est la seule grande puissance exportatrice d’armes à ne pas avoir défini des critères – respect des droits humains, entre autres – de délivrance des autorisations d’exporter. Les armes sont souvent destinées à des pays où elles risquent fort d’être utilisées pour commettre de graves atteintes aux droits humains. Par exemple, la Chine est désormais le premier partenaire commercial du Myanmar. 

Selon Amnesty, à la fin des années 1990, l’armée birmane se serait servie des véhicules militaires livrés par la Chine pour procéder au recrutement forcé d’enfants soldats.

Samuel Halin
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